
Crise Sécuritaire dans L’Est: Le sommet conjoint EAC-SADC a décidé d’un cessez-le-feu immédiat et la réouverture de l’aéroport, des routes et du lac
Le sommet des chefs d’Etat de l’EAC et de la SADC s’est clôturé ce samedi, à Dar es Salam, par un important communiqué comportant plusieurs résolutions avec effet immédiat.
Des compromis pour la désescalade et les besoins humanitaires
Aux termes de plus de 5 heures des discussions à huis clos, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’EAC et de la SADC ont pris une série d’importantes décisions qui répondent à l’urgence humanitaire et au besoin pressant d’une désescalade. Ce qui correspond aux attentes de la RDC pour venir en aide aux populations meurtries de Goma.
Parmi ces résolutions on peut noter la cessation des hostilités et un cessez-le feu immédiat et sans condition auxquels les parties étatiques et non étatiques sont tenues ; la réouverture de l’aéroport de Goma et des principales voies d’approvisionnement terrestres et lacustres permettant l’acheminement de l’aide humanitaire.
Le sommet a aussi décidé du rapatriement des militaires décédés et de l’évacuation des blessés.
Un plan pour sécuriser la ville de Goma et ses environs
Le sommet de Dar-es-Salam a également décidé de l’élaboration d’un plan de sécurisation de la ville de Goma et des zones environnantes. À ce sujet, les chefs d’État-major des armées de l’EAC et de la SADC vont se retrouver dans 5 jours pour vérifier l’application et la mise en œuvre des décisions prises.
La coordination des processus de Luanda et Nairobi renforcée
Par ailleurs, le sommet EAC-SADC a décidé de renforcer la coordination et la complémentarité structurelle des processus de Nairobi et de Luanda.
En consultation avec l’Union Africaine, il a été convenu d’ajouter des facilitateurs supplémentaires, incluant ceux venant d’autres régions d’Afrique, pour aider à la fusion des deux processus.
À ce sujet, le sommet a décidé de la relance urgente des négociations et dialogues avec toutes les parties étatiques et non étatiques, y compris le M23, dans le seul cadre des Processus de Luanda et de Nairobi. Concrètement, le sommet a exigé la fusion des deux processus.
Mise en œuvre du plan de neutralisation des FDLR et du désengagement des forces étrangères du territoire congolais
Le sommet conjoint a appelé à la mise en œuvre du concept d’opérations du plan harmonisé de neutralisation des FDLR et la levée des mesures défensives du Rwanda ainsi que le désengagement des forces du territoire congolais, tel que prévu par le processus de Luanda.
Une réunion conjointe des ministres des deux blocs se tiendra à cet effet dans les 30 jours pour évaluer et accompagner toutes ces décisions.
Le sommet a recommandé l’élaboration et la mise en œuvre des modalités de retrait des forces étrangères non invitées sur le territoire congolais.
Enfin, le sommet a réaffirmé sa solidarité avec la RDC et son engagement indéfectible pour l’indépendance, la souveraineté et le respect de l’intégrité territoriale.
La RDC marque ainsi des points sur le front diplomatique en vue du retour de la paix dans l’Est du pays. Le President de la République a participé par visioconférence à ce sommet présenté comme celui de tous les enjeux. Sur place à Dar es Salam la délégation congolaise était conduite par la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka pour défendre l’intégrité et la souveraineté de la RDC.