
Situation humanitaire dans l’Est de la RDC : À Genève, la Cheffe du Gouvernement plaide pour un couloir humanitaire au profit des victimes
La Première Ministre Judith Suminwa Tuluka poursuit son séjour à Geneve, en Suisse, où elle participe au Segment de haut niveau de la 58ème session du Conseil des droits de l’homme (CDH). Après son discours qui a été bien accueilli par les autres États membres à la tribune du CDH, ce lundi, la Cheffe du Gouvernement a eu plusieurs rencontres bilatérales et multilatérales en marge de ladite session, essentiellement sur le soutien aux populations victimes de l’occupation rwandaise dans les deux Kivu. Pour la Cheffe du Gouvernement, des milliers de blessés et déplacés sont abandonnés à leur triste sort par les agresseurs.
L’urgence à mettre en place un couloir humanitaire
Tour à tour, la Cheffe du Gouvernement a eu des entretiens avec le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le Haut-Commissaire aux réfugiés, Filippo Grandi, le Représentant spécial de l’Union européenne en matière des droits humains, Olof Skoog ainsi que le Conseiller fédéral suisse aux Affaires étrangères, Ignazio Cassis. Dans son plaidoyer, la Cheffe du Gouvernement a sollicité l’accompagnement de ces partenaires pour la mise en place rapide d’un couloir humanitaire. L’objectif étant d’une part de sauver des milliers de personnes encore piégées dans les territoires occupés, et d’autre part de faciliter le travail des humanitaires dans ces zones de conflit en vue d’assister les blessés et les déplacés.

Les forces rwandaises bloquent l’assistance humanitaire, des épidémies à craindre
Alors que le besoin de ce corridor humanitaire s’impose afin d’apporter de l’aide aux populations civiles et permettre aux travailleurs humanitaires de traverser les zones occupées en toute sécurité, la Cheffe du Gouvernement regrette que, dans leur stratégie, les forces rwandaises et leurs supplétifs du M23/AFC aient choisi de bloquer l’assistance humanitaire. Cette situation rend quasi impossible l’évacuation des blessés, des malades ou encore des morts. En conséquence, il y a risque d’un regain d’épidémies telles que le choléra et le Mpox dans ces zones, selon les spécialistes en santé publique. D’où l’intérêt à agir vite.
L’Union Européenne disposée à appuyer la RDC
Alors que les ministres des 27 pays de l’Union européenne ont décidé ce même lundi de suspendre les consultations en matière de défense avec le Rwanda suite à la résolution adoptée par le Parlement européen, le Représentant spécial en matière des droits humains de l’U.E. a promis à la Première Ministre leur soutien pour obtenir la mise en place de ce couloir humanitaire. « J’ai exprimé l’appui de l’Union européenne. La Première Ministre nous a bien expliqué la situation actuelle, y compris une situation humanitaire très difficile. On est l’un des plus grands donateurs humanitaires à travers le monde, je crois qu’on va tout faire pour améliorer la situation de la population congolaise », à déclaré Olof Skoog.

La RDC peut compter sur le HCR
Même son de cloche du côté du Haut Commissariat aux réfugiés. « On reste disposé, vous pouvez compter sur le HCR », a fait savoir le Haut Commissaire Filippo Grandi. Ce dernier dit espérer que les forces se trouvant sur le terrain vont finalement laisser les humanitaires travailler, regrettant que son organisation ait été forcée à réduire ses effectifs à cause de ce conflit armé.
Pour sa part, le patron de la diplomatie suisse, Ignazio Cassis, en a appelé à la désescalade, avant de promettre, lui aussi, à la Première Ministre tout le soutien de son gouvernement. Bien avant, c’est le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui avait exprimé sa crainte sur une régionalisation de la crise si rien n’est fait. Comme cela a été le cas récemment à Dar-es-Salam et à Addis-Abeba, le déplacement à Genève de la Cheffe du Gouvernement permet de porter plus haut encore la voix de la RDC. Ce qui augure une amélioration de la situation sécuritaire et humanitaire sur le terrain.
