
«Refonder notre justice pour qu’elle soit un pilier inébranlable de l’État de droit » (Judith Suminwa aux magistrats)
Kinshasa, jeudi 17 avril 2025 – La cérémonie de clôture de l’Assemblée Générale Ordinaire du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM), tenue du 7 au 17 avril 2025, a marqué un tournant décisif pour la réforme du système judiciaire en République Démocratique du Congo. Présidée par la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka, représentant le Président de la République, Félix Tshisekedi, cette session a abouti à l’adoption de 59 résolutions et 8 recommandations ambitieuses, visant à redorer l’image ternie de la justice congolaise.
59 résolutions phares : Numérisation, autonomie budgétaire et cités légistes
Parmi les mesures adoptées, plusieurs priorités émergent dont la numérisation intégrale des services judiciaires pour garantir transparence et célérité, la construction de cités légistes dans toutes les provinces, incluant palais de justice et logements pour magistrats, l’autonomie budgétaire du pouvoir judiciaire, avec un budget 2026 proposé à 736 milliards de francs congolais, la création de nouvelles juridictions (tribunaux pour enfants, militaires) pour rapprocher la justice des citoyens.
Le Président du CSM, Dieudonné Kamuleta Badibanga, a salué ce qu’il a qualifié d’avancées tout en promettant une application stricte des résolutions. « Désormais, plus rien ne sera comme avant les assises de cette Assemblée générale ordinaire », a-t-il affirmé.
Un engagement présidentiel pour une justice indépendante et performante
Dans son allocution, la Première Ministre a réaffirmé la volonté du Chef de l’État de « restaurer l’autorité de l’État » face aux défis sécuritaires et institutionnels. Elle a insisté sur la nécessité d’une justice « accessible, équitable et respectée », alignée sur la vision du Magistrat Suprême.
« Le Président de la République vous exhorte à assumer pleinement ces résolutions avec rigueur et détermination », a-t-elle déclaré, soulignant l’appui du Gouvernement pour la formation des magistrats et le financement des réformes structurelles. Elle a également rendu hommage aux magistrats dans un discours engagé.
« Nous ne céderons pas face à ceux qui cherchent à désacraliser votre noble mission de juger », a-t-elle lancé, en référence aux zones occupées par les terroristes de l’armée rwandaise et leurs supplétifs de l’AFC-M23 où la justice est « bafouée par la terreur ».
« Vous êtes les gardiens de l’État de droit, les artisans d’un avenir où chaque Congolais pourra se tenir debout, assuré de ses droits », a-t-elle déclaré d’un ton rassurant.
Vers un dialogue renforcé entre institutions
Pour concrétiser ces réformes, un cadre de concertation régulier entre le Gouvernement et le CSM sera instauré. « Ce dialogue permettra d’harmoniser nos efforts tout en préservant l’indépendance judiciaire », a assuré la Cheffe du Gouvernement. Cette collaboration vise à accélérer des projets clés comme l’uniformisation de l’âge de la retraite des magistrats (70 ans) et la lutte contre la corruption via des chambres disciplinaires renforcées.
Une feuille de route 2025-2029 sous le signe de l’espoir
La session s’est achevée sur l’adoption d’une feuille de route quadriennale, alignée sur les objectifs du Magistrat Suprême, le Président Félix Tshisekedi. Alors que le CSM s’engage à transmettre dans les prochains jours les résolutions au Chef de l’État, les magistrats congolais sont appelés à incarner ce changement radical des mentalités. Un défi de taille, mais porteur d’espoir pour des millions de Congolais en quête de justice.